L’art du Mithila Yves Véquaud
Reportage photographique Edouard Boubat
The art of Mithila Yves Véquaud
Photo coverage Edouard Boubat
Die kunst von Mithila Yves Véquaud
Bildreportage Edouard Boubat

« L’art du Mithila » livre publié en français par les Presses de la Connaissance en 1976, en anglais par Thames & Hudson et en allemand par Genf, Weber en 1977.

ganga devi painting mithila madhubani

Ganga Devi, photo Edouard Boubat, années 70

ritual painting from mithila madhubani india

Ganga Devi, Kohabar, drawing on paper, années 70
Kohabar ou demande en mariage. Dans ce royaume du Mithila, c'est la fiancée qui doit présenter sa demande en mariage au garçon. Ce dessin prouve la bonne éducation religieuse de la jeune fille par la connaissance manifestée des symboles et des arcanes magiques du tantrisme. Au centre de l'image se dresse le linga, symbole du sexe masculin, qui traverse un yoni, symbole du sex féminin. Tout autour, la ronde des six yonis montre le choix laissé à chacun. En haut, à guache et à droite : les masques du Soleil et de la Lune. (Y.V.)

ganga devi kohabar mithila ritual painting

Ganga Devi, Kohabar, drawing on paper, années 70
Bordé de poissons qui rappellent l'avatar de Vishnou, ce dessin de demande en mariage montre encore des tortues, qui figurent encore Vishnou, des perroquets qui manifestent la présence de Kama, des rats qui sont la monture de Ganesh, fils de Shiva et précepteur des dieux. Le rat est le symbole du Soi qui jouit de tous les plaisirs sans se soucier des vices ni des vertus, lesquels ne sont -pour le parfait- que des illusions. Les serpents sont les gardiens du linga. En haut, à droite et à gauche : célébration des nombres cinq et neuf qui désignent les planètes.

ganga devi house wall painting mithila madhubani

Wall painting of the Ganga Devi House, photo Edouard Boubat, années 70

aripan ritual domestic drawing mithila

Ganga Devi, aripan, drawing on paper
Dehoutan Aripana ou célébration des objets domestiques. Offert à Vshnous, dont on ne voit ici que l'empreinte des pieds, cet arpana esr dessiné les 26ème jour du mois de Kartik, mois des récoltes dédiés à l'âme des morts. C'est par humilité que l'artiste s'est abstenue de représenter la figure divine dont la splendeur est inimaginable. La trace des pas indiquent au dieu le chemin à suivre pour parvenir à l'autel de la chambre familiale. En bas, à gauche : les masques du Soleil et de la Lune. En bas, à droite : un yoni -symbole du sexe féminin- en forme de lotus. (Y.V.)



Ganga Devi, painting on paper packing, années 70
Deux lions, peinture sur papier d'emballage (220x100 cm) figurant la dualité (Y.V.)

women painters of mithila

Edouard Boubat, bildreportage, Madhubani, Bihar, India, 1975



Edouard Boubat, photo coverage, Madhubani, Bihar, India, 1975

sita devi boubat madhubani india

Edouard Boubat, reportage photographique, photo de droite : Sita Devi, Madhubani, Bihar, India, 1975



Three styles of drawings made by three great masters of Mithila painting
Trois styles de dessins réalisés par trois grandes dames du Mithila painting

>>> Collection Hervé Perdriolle

aripan mandala drawing from mithila

Mahasundari Devi, Aripana, années 1980
Au Mithila, on désigne sous le nom d'aripana ce qui est appellé mandala au Tibet, à savoir une représentation symbolique de l'Univers figuré par un cercle. (Y.V.)

leela devi ritual drawing mithila madhubani

Leela Devi, Kohabar, 1996

godawari dutta tantra drawing mithila madhubani

Godawari Dutta, Kohabar, 1998


Je ne peux terminer cet hommage à Yves Véquaud sans souligner le travail exceptionnel, concernant l’art tribal et l’art populaire Indien, de deux autres français, Jean-Baptiste Faivre et Frank André Jamme. Si je ne le fais pas, malheureusement, personne ne le fera. De quoi est mort Yves Véquaud, je n’en sais rien et n’ose y penser ? Jean-Baptiste Faivre s’est suicidé. Comment va Frank André Jamme ? Autant de questions qui me renvoient inévitablement à mon propre parcours.
Mon travail de recherche sera t’il un jour reconnu ? Qu’adviendra t’il de ma collection ? Aurais-je le courage ou la santé mentale suffisante pour supporter, en retour d’un tel investissement (matériel, intellectuel et affectif) l’indifférence ? Combien de fois me suis-je posé la question ?
Heureusement, je ne pense pas avoir de tempérament suicidaire, j’ai la rage chevillée au corps et l’envie maladive de me battre.

Jean-Baptiste Faivre(1951-1984), lui-même artiste, s’est passionné pour l’art des patuas. On lui doit de nombreuses études sur l’art de ces peintres, conteurs et magiciens du West Bengal. Nombres des rouleaux peints provenant de la collection du Musée de l’Homme et aujourd’hui présentés par le Musée du Quai Branly ont été collectés par Jean-Baptiste Faivre. Une exposition et un catalogue intitulés « Aspects de l’art populaire indien, Jean-Baptiste Faivre et les peintres Santals » (Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie, 1997) retracent son parcours et présente une partie de cette collection.

Frank André Jamme, né en 1947, a publié depuis 1981 une quinzaine de livres de poèmes et de fragments. Il a également publié de nombreux tirages illustrés par des artistes contemporains (Jaume Plensa, Monique Frydman, Marc Couturier, Olivier Debré, etc.). Il a beaucoup voyagé et séjourné en Inde depuis le début des années 80 et est devenu un spécialiste des arts bruts, tantriques et tribaux de ce pays. Également traducteur, des poètes Lokenath Bhattacharya, Udayan Vajpeyi et John Ashbery (lire plus). Trois expositions accompagnées de publications organisées par Agnès B retracent son parcours Indien : Vyakul (1993). Tantra (1994). Korwa (1997)

frank andre jamme jean-baptiste faivre art tribal et populaire inde

Couverture du catalogue « Aspects de l’art populaire indien, Jean-Baptiste Faivre et les peintres Santals » (Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie, 1997), et couvertures des recueils de Frank André Jamme : Tantra (1993), Vyakul (1994) et Korwa (1997), édition Galerie du Jour, Paris.